Martine Hesel est née en Auvergne. Naître au pays des volcans est explosif. Cette région rude et contrastée où le monde semble avoir surgit entre le rouge de la pouzzolane des bombes volcaniques, les lignes arrondies de sa chaîne montagneuse et le noir de la lave, pierre de Volvic , symbolisent le Centre France où l’ Art Roman s’est déployé avec brio et élégance. Cette terre riche en minéraux et argiles aux tonalités nuancés de l’ocre jaune, aux sépias et bruns de siennes , fut un merveilleux terrain d’ expérimentation pour Tine.
Ainsi, chaque jour apprend-t-elle, découvre-t-elle, invente-t-elle de nouveaux accords improbables. Ainsi, Chaque jour se confronte-t-elle à la terre, à l’eau et au feu. Ses études en Lettres et Sciences Humaines la conduise spontanément à développer les champs artistiques comme outil pédagogique et thérapeutique avec et auprès des jeunes et adultes en difficultés. La terre comme vecteur de rencontres humaines est ipso facto le support d’expression ludique quand la parole ne peut pas tout dire et que le désir ne demande qu’à se révéler. Ce vecteur terre débutera par l’apprentissage basique du tournage puis rapidement vers la formalisation du modelage avec des jeunes. Elle explorera ses savoirs-faire à titre personnel préalablement à se considérer légitime à proposer son travail au regard. Elle poursuivra ses pratiques en résidence , inéluctablement désireuse de critique formatrice.
Martine Hesel est passionnée par son métier autant que par sa sensibilité artistique. Il faut aimer, savoir aimer pour être avec l’autre dans une démarche de partage et de transmission. C’est de l’expérience de l’ humain, de la souffrance rencontrée, des échanges multi-culturels que Martine Hesel puisera et s’engagera au nom des femmes dans un continuum d’une lutte jamais aboutie de la condition féminine. Sa démarche artistique privilégie le thème de la femme, celle qu’elle connaît le mieux, celle pour laquelle elle a œuvrée psychiquement, humainement, socialement, professionnellement. A sa manière singulière, elle défendra et exposera ces femmes de terre et de tête, toutes différentes, toutes courageuses, toutes belles.
Ainsi, Vénus, déesse de l’amour, de la séduction, de la beauté féminine dans la mythologie romaine sera-t-elle assimilée à la déesse grecque Aphrodite. Vénus nourrit et engendre. Elle est symbole de fécondité. Sa représentation évolue au fils des siècles avec la question de la nudité et de la sexualité.
Vénus est donc l’axe centrale de la démarche artistique de Martine Hesel.
C’est le point d’appui pour représenter, dénoncer, révéler les femmes du monde , unies par la même question de la maternité, unies par la même question de son statut, de son libre arbitre, unies par des conditions « abracadabrantesques » selon son lieu de naissance, sa religion ou sa culture.
La démarche artistique de Martine Hesel tend à suggérer et interpeler les spectateurs sur les notions de remise en cause, de solidarité, de tolérance et d’altruisme.
Elle souhaite offrir une « vision panoramique » de ces femmes capables de tout pour vivre, ou survivre, en faisant le pari de faire ressentir une émotion, but suprême de toute recherche artistique.
Témoins d’un passage terrestre, les sculptures de Martine Hesel sont un hommage aux femmes et aux « grandes dames » de notre monde.
